
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'exprime par vidéo lors d'un sommet au siège des Nations unies, à New York, le 22 septembre 2025 ( AFP / Ludovic MARIN )
Après une nouvelle vague de reconnaissance de l'Etat de Palestine, le président palestinien Mahmoud Abbas s'exprimera jeudi devant l'ONU par vidéo, empêché de se rendre à New York par l'administration Trump.
Les Etats-Unis ont refusé d'accorder des visas à quelque 80 Palestiniens qui prévoyaient d'aller à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, dont celui du dirigeant palestinien.
Alignées sur Israël, les autorités américaines refusent à l'Autorité palestinienne le statut d'interlocuteur privilégié après près de deux ans de guerre à Gaza. Elles arguent que celle-ci a refusé de "répudier le terrorisme" et "les campagnes de guérilla judiciaire" contre Israël devant les institutions internationales.
Plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, ont tenté de convaincre Washington de réexaminer leur interdiction de visa pour le dirigeant palestinien de 89 ans, en vain.
En 1988, Yasser Arafat, alors chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), s'était également vu refuser de se rendre à New York pour une session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, obligeant l'institution à la tenir à Genève.
Plusieurs pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Mahmoud Abbas sera entendu dans une vidéo préenregistrée. C'est par vidéo déjà qu'il s'était exprimé lundi à l'ONU, appelant notamment le Hamas à rendre les armes et condamnant les attaques du 7-Octobre.
Lors de ce sommet, plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la France, ont rejoint la grande majorité des Etats membres de l'ONU reconnaissant l'Etat de Palestine (au moins 151 sur 193, selon les vérifications de l'AFP).
- Nouveau plan de Trump -
Historique par son élan, ce mouvement n'a pour autant qu'une portée symbolique. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui s'exprimera vendredi devant l'Assemblée générale, a qualifié ces reconnaissances de "soumission honteuse au terrorisme palestinien" qui "n'obligent en rien Israël".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu remet une lettre au président américain Donald Trump lors de leur rencontre à la Maison Blanche à Washington, le 7 juillet 2025 ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
"Il n'y aura pas d'Etat palestinien", a-t-il tranché.
Vendredi, "je dénoncerai ces dirigeants qui, au lieu de condamner les meurtriers, les violeurs, les brûleurs d'enfants, veulent leur accorder un Etat au coeur de la Terre d'Israël", a ajouté le Premier ministre à l'aéroport Ben Gourion avant son départ pour New York, selon un communiqué de son bureau.
Le chef du gouvernement israélien est lui-même visé depuis novembre 2024 par un mandat d'arrêt de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza.
Mercredi, l'émissaire américain Steve Witkoff a fait état d'un nouveau "plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza", présenté la veille par Donald Trump à plusieurs pays arabes et musulmans lors d'une réunion.
"Nous sommes pleins d'espoir, et je dirais même confiants, que dans les jours à venir nous serons en mesure d'annoncer une sorte de percée", a-t-il assuré.
Donald Trump souhaite "mettre rapidement un terme" au conflit, a déclaré un responsable de la Maison Blanche à l'AFP, ajoutant que les pays présents à la réunion "avaient exprimé leur espoir de travailler" avec Steve Witkoff pour étudier le projet.
Après bientôt deux ans de guerre contre le Hamas, l'armée israélienne a lancé le 16 septembre une importante offensive aérienne et terrestre sur la ville de Gaza, le plus grand centre urbain de ce territoire, afin d'y éliminer ce qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste Hamas.

Le président de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, s'exprime lors d'une conférence de presse à Tokyo, le 28 mai 2025 ( AFP / Kazuhiro NOGI )
Jeudi, le siège de l'ONU accueillera également une réunion sur l'avenir de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), accusée par Israël de complicités avec le Hamas.
"Depuis 75 ans, l'Unrwa a apporté une éducation de base et gratuite à des millions de Palestiniens réfugiés dans la région. Elle a des plans, la capacité d'accompagner un retour progressif à l'éducation dans Gaza, quand un cessez-le-feu sera décrété", a déclaré mercredi son président Philippe Lazzarini.
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